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Par Bara et Kira le 3 Novembre 2012 à 19:58
Je rajouterai des photos des que possible, mais là il pleut donc ça va pas le faire >.< !
Ecoutez la musique quand vous lisez s'il vous plaît !
Ils se trompent tous.
Je me trompe.
Je ne suis pas celle qu'ils croient que je suis.
Je ne suis pas celle qu'il voudrait que je sois.
Je ne suis pas celle que je voudrais être.
Je ne suis pas celle que je devrais être.
Je ne le suis plus.
Quand ai-je cessé de l'être ?
J'étais Son voeu. Du moins, une partie de Son voeu. Mais j'ai cessé de l'être, est-ce que tout cela a encore du sens maintenant ?
Tout a commencé quand il a rêvé. Il a rêvé d'un pays magnifique, un pays de merveilles. Il l'a écrit, Il a couché sur le papier ces lieux et ses habitants. Mais ça ne Lui suffisait pas. Il voulait les voir, les toucher, les entendre.
Il décida de les fabriquer de Ses propres mains. Il en créa des miliers. Il créa des centaines de robots pour donner vie aux personnages de l'histoire. Il se perfectionna jusqu'à ce que Ses créations soient dotées d'une conscience, d'une identité, d'une âme.
Enfin, Il réussit, Il créa les copies exactes des personnages de ses rêves. Les PeRfeCt VeRsiOn.
Je suis la PRoToTyPe QuEen oF HeArt 876. Autrement dit, la QuEen oF HeArt PeRFeCt VeRsiOn. Je suis la reine de coeur.
Mais c'est un mensonge.
Je dois dire que je l'ai sans doute été, à l'époque où je réunissais le tribunal pour une part de tarte. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'après 274, je ne l'étais plus. PRoToTyPe aLiCe NuMBeR 274 était un des essais pour Alice. Je l'appelais Lice. Ce n'était pas un des modèles les plus perfectionnés, et je sais bien qu'Il désapprouvait cette relation, mais je l'aimais beaucoup.
Un jour, elle et moi buvions du thé dans Son atelier, autour d'une tarte aux fraises. Je me rappelle encore le parfum des fruits contre ma langue, la saveur de la crème qui fondait dans ma bouche. Tout est arrivé si vite, je n'ai rien pu faire, et même si j'avais pu, je ne l'aurai pas fait. J'étais la Reine de Coeur après tout.
Il pestait car Il lui manquait une pièce pour son projet. Son regard s'est posé sur Lice, qui me re-servait paisiblement en tarte. Soudain, il a prit un de ses instruments, a ouvert sa frêle poitrine pour en arracher la pièce qui L'intéressait, puis il a jeté mon amie dans le brûleur. Sans un mot, j'ai fini ma part de tarte, l'ultime cadeau de Lice à mon égard.
A partir de cet instant, je L'ai détesté. Les gens disent souvent qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. C'est faux. Ce sont tout deux les deux faces d'une même pièce ; l'un ne vient jamais sans l'autre, c'est tout.
Je Le haïssais tellement. C'était une haine à la hauteur de l'amour qu'Il m'avait jadis inspiré.
Il avait prévu d'effacer les données de mon circuit électronique le lendemain. Il n'a pas pu le faire. La nuit tombée, je suis entrée dans l'atelier et j'ai récupéré la pièce ; c'était stupide. Mais c'était tout ce qui me restait de Lice, ça et le souvenir du goût d'une part de tarte. Je l'ai toujours aujourd'hui.
Un jour, Il est parti. Il est parti sans rien dire, sans aucune explication. Ca a duré des mois, à moins que ce ne soit des années ?
Puis Il est revenu. Il avait réussi. Il avait enfin mis au point tous les PeRfeCt VeRsiOn.
Je me suis enfuie. J'ai couru de toutes mes forces. Mais je n'avais pas le droit de fuir. J'étais une partie de son voeu, alors je n'en avais pas le droit. Puis je me suis souvenu du sourire de mon amie alors qu'elle me tendait une part de tarte aux fraises.
J'avais un voeu moi aussi.
"Je veux être heureuse"
C'était mon voeu contre le sien. J'ai choisi.
Je me suis remis à courir.
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